Carnet de route
Séjour escalade en couennes en Andalousie
Le 23/05/2023 par LECHARLIER AURORE
Séjour escalade en couennes en Andalousie du 14 au 23 avril 2023
Participants : André l’incontournable mascotte, Camille, Grand’Fred et Tit’Fred, Armelle, Aurore: une très chouette bande !
Départ à 15h00 vendredi 14 avril de Pau sous la pluie… direction Oloron Sainte-Marie et le
brouillard au tunnel du Somport. Le véhicule d’André est docilement suivi par le véhicule de
G’Fred, mécanicien personnel d’André, pour secourir le pauvre Peugeot en cas de besoin dans
les côtes routières… L’itinéraire se poursuit en Espagne vers Huesca où il pleut toujours (10°C).
Nous observons une halte de sommeil plus ou moins réparatrice à Ateca où on plante les
camionnettes et une tente sur le bord d’une zone forestière pour se reposer. Au crépuscule
Tit’Fred nous montre les “merveilles” de la technologie astronomique avec une application
téléphonique qui reconnaît les constellations d’étoiles.
Samedi 15 avril, départ à 7h00 sous 4°C, direction Cordòba (Cordoue) où nous arrivons à 14h30
sous 30°C, ce qui nous laisse le temps de visiter la Grande Mosquée-Cathédrale comme de bons
touristes! Nous repartons à 17h30 et roulons via de belles colines et les champs d’oliviers jusqu’à
notre destination finale El Chorro où nous sommes accueillis dans The camping des grimpeurs:
le gérant a la tête qui va ‘avec’, il y a toute sorte de matériel de grimpe à l’accueil, on note dans
un carnet ses consommations de la petite épicerie sans payer de suite… la confiance règne et
c’est chouette ! Camping vivement recommandé.
Dimanche 16 avril, levé 08h00 pour récupérer du long trajet de la veille. À 9h40 on parvient à ce
que tout le monde soit assis dans les véhicules et cesse de blablater, et on part vers le secteur
Valle de Abdalajis, secteur central où il y a déjà 28°C à 10h00 avec heureusement une fine brise
de vent rafraîchissante aux pieds des falaises. À part une voie pas patinée, patinage généralisé
avec de jolis passages délicats sur les autres voies. Nous observons aussi une huppe faciée qui
niche dans la paroi et heureusement ne semble pas dérangée par notre présence. On grimpe
jusqu’à 15h30 et on redescend au village via un dédale de rues à sens uniques, rues étroites et
virages à épingles à cheveux très amusants à parcourir avec 2 camionettes … Nous faisons les
curieux à El Chorro même, où des groupes de touristes attendent une navette ou un train car ils
ont parcouru les 7.5 km du Caminito Del Rey, le “sentier le plus dangereux du monde” (qui a
depuis été restauré en 2014). Ce sentier escarpé passant de manière suspendue dans des gorges
étroites, avait été construit pour l’acheminement de matériaux relatifs aux barrages et aux
centrales hydroélectriques (dont une à El Chorro). Le sentier a depuis été commercialisé et il n’est
autorisé de le parcourir que dans un sens, impliquant une obligation de prendre une navette pour
rejoindre le départ, ce qui nous ôte l’envie de le parcourir même si les photos et la vue de loin
donnent une chouette impression.
Lundi 17 avril, on grimpe de 9h30 à 15h30 sur le secteur Fisuras de Valle de Abdalajis.
Grand’Fred ne fait pas défaut à sa bonne habitude de commencer par une voie dont il a le secret:
dure, lisse et d’itinéraire pas clair, confusion avec d’autres lignes… Armelle, elle, enchaîne avec
brio une voie de 3 dégaines faite sur mesure pour elle vu qu’elle avait emmené précisément 3
dégaines dans ses bagages ! On s’amuse aussi notamment dans des voies du TOP-50 des voies
à parcourir dans le secteur: la Fisura Devorada (le nom dit tout, on entre dans les entrailles de la
paroi et on devient invisible pendant quelques minutes !) et El Olvillo del Osillo qui se termine
dans une espèce de gouttière verticale à franchir en opposant pieds et dos, avec un relais
complètement hors de l’axe de la voie pénible à atteindre… On est contents quand on y arrive !
Le topo qualifie cette gouttière de “divertissante”… oui oui. De retour au camping on plonge dans
la piscine et ça fait drôlement du bien ! Une slackline est installée au dessus de la piscine: c’est le
moment d’essayer, mais il faut de l’entraînement… Nous observons aussi une mante religieuse et
un gecko sur les murets du camping.
Mardi 18 avril, on se rend au secteur Escalada Arabe à El Chorro pour lequel une marche
d’approche de 30 min dans un sous-bois de pins très jolis est nécessaire (un bouquetin femelle
vu). La falaise est très jolie, vaste et il y a beaucoup de sous-secteurs à explorer. Nous débutons
la journée dans le sous-secteur Suiza où Camille et Armelle reprennent confiance dans la grimpe
en tête. Notre livre topo ayant 15 ans d’âge, beaucoup de voies récentes sur le rocher n’y sont
pas répertoriées; qu’à cela ne tienne, on teste des voies à l’aveuglette avec des bonnes surprises.
On se déplace en cours de journée vers le sous-secteur plus à droite qui offre des chouettes
voies plus longues. Le vent continu nous permettra de ne pas souffrir trop de la chaleur et de
grimper plus tard dans l’après-midi. Pour ce secteur Escalada Arabe, il est possible de partir
complètement à pieds du camping par un sentier bien marqué.
Mercredi 19 avril, les nuages arrivent et ça tombe bien car on plie le camp pour déménager vers
Grenade. En route on s’arrête pour une courte randonnée depuis laquelle on a une vue
d’ensemble sur les 3 grands barrages de la région (el mirador des 3 embalses). On constate
amèrement le manque drastique d’eau. Nous pique-niquons plus loin au bord de ce qui était
autrefois une lagune avec des observatoires ornithologiques mais la végétation a repris le dessus
sur l’eau carrément absente. Nous arrivons à Granada (Grenade) à 15h00, au camping de
Peligros, village attenant à Grenade. Les gérants sont autochtones, très accueillants et pleins de
bon conseils. En fin d’après-midi nous prenons le bus (ligne 110) au village de Peligros pour nous
rendre dans le centre-ville de Grenade où nous devons récupérer les billets pour la visite du palais
Al Hambra prévue demain matin. Nous déambulons dans Grenade, faisons une halte
indispensable pour des churros ou crèmes glacées et marchons jusqu’au quartier surélevé de la
ville, El Albaìcin, où un point de vue incontournable nous permet d’observer l’Al Hambra et la ville
de Grenade. On dîne avec le coucher du soleil dans un chouette restaurant local avant de rentrer
au camping avec le dernier bus.
Jeudi 20 avril, levé 5h40, départ 6h40 (sauf pour Camille et Fred qui avaient (in)consciemment mis
leur réveil 1 h trop tard …) pour être à l’heure devant l’Al Hambra: on arrive avec le chant matinal
des merles et la fraîcheur (piquante) de la fin de nuit. Le sol du site de l’Al Hambra est lavé à l’eau
tous les matins ce qui ajoute une dose à la fraîcheur déjà présente. Nous avons la chance d’être
parmi les premiers visiteurs pour entrer dans les différentes salles du palais et contempler son
architecture unique. À 12h30 nous avons terminé et l’après-midi se déroule touristiquement: il faut
quand même un peu se reposer avant de reprendre l’escalade demain ! On dîne au bar du
camping et le gérant nous exprime son désespoir de voir la sécheresse s’installer en Andalousie,
de ne plus voir les neiges éternelles de la Sierra Nevada et du Mulhalcen (sommet culminant
d’Espagne), et de constater l’expansion urbaine incessante de Grenade. Il nous montre des
photos uniques de la ville de Grenade et du camping complètement sous la neige en 2003.
Vendredi 21 avril, en route pour aller grimper à Alfacar, secteur La Solana (à 30 min de Grenade).
À nouveau de chouettes couennes avec vue sur la Sierra Nevada. Le sentier d’approche final et
les photos du topo sont un peu confus, on met du temps à trouver le pied du secteur. On installe
aussi la moulinette dans des voies plus dures pour sortir de sa zone de confort: c’est comme ça
que ça progresse !
Samedi 22 avril on plie le camp et on part pour la dernière séance de grimpe (Alfacar, secteur La
Solana Baja) avant le retour en France. Encore un chouette secteur avec des niveaux variés pour
satisfaire tout le monde. La gomme des chaussons aura pris ici un bon coup de ponçage: la
roche est couverte de crépi très abrasif et de plein de gouttes d’eau et les chaussons ont
souffert ! Les chaussons d’André rendent même définitivement l’âme: son gros orteil passe
complètement à travers et lui servira d’ancrage pour les dernières voies… Ceux de Camille
touchent aussi à leur fin mais survivront encore aujourd’hui. À 16h00 on est contraints d’arrêter de
grimper tant on a mal à la peau des doigts à cause du crépi. Le séjour touche à sa fin: les 4
travailleurs doivent rentrer vers la France (une partie du trajet ce soir, l’autre dimanche) tandis
qu’André et Armelle restent quelques jours de plus pour de l’observation ornithologique.
Merci à tous pour ce séjour inoubliable.
Aurore
