Carnet de route

CR Formation Carto-Orientation Niveau II - 14/15 mai 2022

Le 20/05/2022 par CANGUILHEM ANDRE

Deuxième partie de la qualification fédérale de cartographie et orientation commencée l’année passée avec le niveau I . Sur une douzaine de pré-inscrits seul est finalement venu un quinté de participants, mais de qualité.   Aurore, Fred, Dominique et les 2 Michel (M. et G.) ont sacrifié leur  week-end à cette formalité nécessaire pour envisager des qualifications d’encadrement.

La forêt de Très Crouts de Saint Pè de Bigorre  a été choisie comme site d’évolution pour ces 2 jours avec nuit à la cabane/refuge d’Aoulhet.

Pour le samedi : montée depuis le monastère de Peyras en évitant le chemin classique tout droit  pour retrouver et suivre un parcours aujourd’hui quasiment effacé  zigzaguant entre le Sarrat dets Castets, la Coume Rède et le pla de Bers. La raideur et la configuration du terrain pourraient  paraître hostiles au promeneur. Mais nos impétrants du jour sont tous de valeureux montagnards et ont le pied très sûr en toute circonstance et aujourd’hui il le fallait bien. La mise en application des apprentissages du niveau I de Carto s’impose ici : boussole, altimètre, carte et savoirs associés leur  auront permis de déjouer tout ce qui aurait pu être obstacle et ainsi traverser, remonter ou contourner ravins, cascades, barres rocheuses et arbres couchés. Et toujours sous le couvert de cette forêt exceptionnelle de beauté pour finalement sortir de la futée et rejoindre peu après la magnifique cabane.

L’après-midi,  un moment a été pris pour la théorie et aborder la spécificité du niveau II qui consiste  en l’orientation par visibilité réduite ou nulle. Il s’agit là de mettre en œuvre d’autres techniques :  marche à l’estime, marche avec alignement de coéquipiers, marche en tirailleurs, contournement d’obstacles, tangente à la courbe redoutée et plan de marche de la course qui permettent de ne pas perdre sa route ou de la retrouver. Mise en pratique avec l’ascension du pic de Larbastan.

La nuit est passée dans le confort de vrais lits de ce refuge douillet. Et juste avant l’heure de compter les moutons la vue sur toutes les luminances de la plaine tarbaise éclaire et questionne l’utilité d’un tel déploiement d’énergie.

Dimanche verra le groupe chevaucher toutes les crêtes du cirque constitué par les pics de Miqueu, Hourbilagous, Génie Braque, Male Taule, Marti Peyras , jusqu’au plateau de l’Isarce. Quelle vue ! Le célèbre conte Russel avait dû passer par là pour écrire « c’est un lieu capable de donner aux dieux la nostalgie de la terre «.

Descente vers Betharram et peu avant nouveaux exercices pour trouver un itinéraire et rejoindre le point de départ.  Là les participants se rendent bien compte de l’utilité des savoirs faire acquis et de l’importance d’une lecture très fine des plus fins détails de la carte.

 Le seul obstacle non résolu aura finalement été l’interdiction, verbalement appuyée, de suivre une voie publique privée et cadenassée, proche de l’arrivée ; donc  re-orientation pour passer ailleurs comme on nous là bien dit.

Très bon,  week-end studieux, de bonne humeur partagée et  avec « de belles personnes ». Le tout dans un environnement très riche tant par ses paysages que par ses habitants : couple de gypaëtes plus un juvénile,  percnoptères, nombreux vautours fauves, harde de mouflons, et une flore pas en reste. Encore un bonheur en montagne, secrète et pourtant si proche.

Et le clou sera, au moment du pot de débriefing , la rencontre fortuite et intéressante de l’auteur des topos des voies secrètes de ce secteur, décrites sur Visorando. Merci à lui pour l’importance de son travail et sa précision.

Ainsi  « la boucle a été bouclée ».